Le Grand-Véfour : la vie donne au lieu son histoire

Dans ce bouleversement violent du monde où la vie retrouve sa valeur essentielle, mettre le monde en acte c’est projeter la vie même des êtres au temps. La vie est l’histoire.

Le Grand Véfour, ce lieu emblématique qui a vécu des siècles de la gastronomie relié aux événements littéraires, artistiques et politiques de son époque, rejoint l’Histoire au présent.


J’ai pris la décision de replacer dans sa réalité ce lieu, qui est devenu l’écrin de mon univers depuis 1990. Ce contexte incertain m’a donné l’espace de repenser ce lien d’Histoire. Vivre ma passion pour la vie même dans ce lien à l’autre ; à la nature qui est la matière même de mon univers.

Dans cette conscience d’être un acteur du monde responsable et engagé, j’avais déjà initié avec l’artiste Claudine Drai, la nouvelle inspiration du salon des artistes du premier étage.

Dans l’intuition de mon métier, j’ai décidé de m’adapter à la fragilité économique de ce moment Décembre 2020 pour une carte de ce nouveau monde.

Etre juste chaque instant du jour voyageur de soi, d’un pays proche ou lointain là où l’émotion semble savoir – petit-déjeuner, déjeuner, goûter, diner – devient une respiration dans cet ailleurs d’aujourd’hui.


Je me souviens de l’origine du Grand Véfour, le Café de Chartres avec son effervescence, comme un cœur qui battait dans les Jardins du Palais Royal.

Mais il me faut revenir plus concrètement à la réalité et vous faire découvrir les nouvelles inspirations dans les pages qui suivent.

Pour la première fois aussi dans l’histoire du Grand Véfour, je suis heureux de vous offrir, dès les beaux jours, les terrasses du péristyle et du jardin du Palais Royal.

Enfin, je vous laisse dans ces mots de Cézanne : « la nature est toujours la même mais rien ne demeure d’elle de ce qui nous apparaît, notre art doit lui donner le frisson de sa durée avec les éléments, l’apparence de tous ses changements. Il doit nous la faire goûter éternelle …. Alors je prends ces mains errantes, je prends, ici et là ses tons ses nuances, je les fixe, je les rapproche. Ils font des lignes. Ils deviennent des objets, des rochers, des arbres, sans que j’y songe…. »

Guy Martin, décembre 2020